DÉMANTÈLEMENT DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE Le cri d’alerte des professeurs

Les professeurs de l’enseignement technique reviennent à la charge. Ils interpellent le ministre de l’Education afin que
cesse le démantèlement de l’enseignement technique. Ils réclament un plan de réhabilitation des lycées techniques et technicums.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La mise à mort de l’enseignement technique n’a pas été sans conséquences sur les professeurs qui ont enseigné durant de longues années au niveau des lycées techniques et technicums. Ils se retrouvent aujourd’hui à enseigner des matières n’ayant rien à voir avec leurs spécialités dans des lycées généralistes. Pire encore, certains se retrouvent à effectuer des tâches au niveau des laboratoires ou des bibliothèques. Une situation inacceptable pour la Coordination nationale des lycées techniques et technicums. Ses membres interpellent le ministre pour la réouverture de ce dossier qui, du temps de Benbouzid, avait été géré sans que des consultations soient menées avec les concernés. A l’époque, le département de l’éducation avait justifié la mise à mort de l’enseignement technique par les résultats peu reluisants des lycées issus de ce système une fois à l’université. Des explications que rejette la Coordination des lycées techniques et technicums qui considère que les erreurs ont été commises au moment de l’orientation des élèves du collège vers le lycée. Au lieu d’y orienter les meilleurs élèves, ce sont les moins bons qui le sont. Ayant milité depuis le début de la réforme pour la sauvegarde de l’enseignement technique, ses membres ont rappelé hier lors d’une conférence de presse que la prétendue «réforme» a finalement abouti à la reconversion des lycées techniques en lycées d’enseignement général, les magasins, ateliers et laboratoires techniques ont été fermés ou transformés en salles de cours, les équipes pédagogiques du technique ont été dissoutes alors qu’il avait fallu une dizaine d’années pour les constituer. Aujourd’hui, les enseignants du technique, les chefs de travaux et les chefs d’ateliers ont été dispersés. La coordination estime qu’aujourd’hui, on ne peut plus parler d’enseignement technique en dépit du caractère de l’enseignement technique. La coordination estime en effet qu’un enseignement technique au sein de l’éducation nationale peut contribuer à réduire la déperdition scolaire. Elle préconise dans ce cadre, un plan de réhabilitation des lycées techniques, l’instauration d’un bac professionnel sous statut scolaire, accessible après la 4e année moyenne et préparable en une durée de 3 ans dans les lycées techniques. Ce bac devrait permettre à son détenteur de choisir de terminer son cursus ou de rejoindre le marché du travail. La coordination revendique également l’intégration sans conditions des professeurs techniques des lycées techniques en qualité de professeur de l’enseignement secondaire et leur promotion automatique aux catégories nouvellement arrêtées. La coordination lance un appel au ministre de l’Education afin que soit rouvert le dossier.
N. I.